28 OCTOBRE – 16 NOVEMBRE 2025

 

Horaires

Mardi, vendredi 20h • Mercredi, jeudi, samedi 19h • Dimanche 17h
Relâche lundi
Durée : 1h25

Bord de scène avec l’auteure et l’équipe artistique, samedi 1er novembre à l’issue du spectacle 

Texte, Léonore Confino. Mise en scène & scénographie, Olivier Périat. Avec Carine Barbey,

Frédéric Landenberg, Anne-Sophie Rohr et Djamel Bel Ghazi. Lumière, Jérôme Bueche

Costumes, Tania D’Ambrogio. Maquillage, Nathalie Mouchnino. Photos, Daniel Calderon 

 

La pièce de Léonore Confino est représentée par l’agence Drama-Suzanne Sarquier, Paris

EN DEUX MOTS…

Théophile est un auteur à succès. Succès, au singulier. La Chambre des amants dont il est l’auteur est devenu un best-seller, mais le temps a passé depuis cette gloire littéraire… Actuellement, Théophile consacre ses journées à l’écriture d’un petit conte poétique minimaliste et aquatique, ce qui exaspère son entourage.
Léonore Confino joue délicieusement avec les quatre personnages de sa pièce en créant des situations irrésistiblement tragi-comiques. Une réflexion sur l’être et le paraître et les travers délirants de notre inconscient. Un petit bijou d’humour noir !

Léonore Confino a été nommée cinq fois aux Molières dans la catégorie « auteur francophone vivant » pour Ring,
Le Poisson belge, Le Village des sourds, Les Beaux et L’Effet miroir.

Coproduction Cie Interlope / Pulloff Théâtres Lausanne / Les Amis – Le Chariot

 

LA PRESSE

UN PETIT CONTE POÉTIQUE ET C’EST UNE FAMILLE QUI EXPLOSE

Vous doutez du pouvoir de la littérature dans la vraie vie? Allez voir sans tarder L’Effet miroir, au Pulloff, à Lausanne. Le «petit conte poétique» que Théo est en train de pondre a des effets dévastateurs sur son couple et celui de son frère. Sans oublier le père qui, à distance et sous la terrible influence de «ce bigorneau en quête de sa coque», assène une immense révélation à l’auteur.

De l’oursin à la seiche, de la sirène à la crevette, chacune et chacun se reconnaît dans cette fantaisie marine et c’est le chaos. D’autant qu’Olivier Périat, un très bon acteur qu’on a apprécié dans Un Fils de notre temps, a décidé de dynamiser ce texte de Léonore Confino. Jeu marionnettique, chorégraphies kitsch, play-back sur du Céline Dion ou encore maquillages (Sonia Geneux) et costumes (Tania D’Ambrogio) rose bonbon: tout est pensé pour booster cette comédie magnifiquement interprétée par Carine Barbey, Frédéric Landenberg, Anne-Sophie Rohr et Djamel Bel Ghazi.

La finesse sous le tumulte

Cette comédie survitaminée a deux vertus: elle plaît au public qui rit beaucoup et montre le pouvoir de la littérature lorsqu’il s’agit de révéler nos parts cachées. Bien sûr, Léonore Confino n’y va pas avec le dos de la cuillère dans ces dévoilements. Elle imagine même un miroir magique remontant au XVIIe siècle et qui, acquis par l’auteur, joue un rôle foudroyant.

Au-delà de ces coups de théâtre, l’autrice a aussi une vision fine de l’humanité qu’on avait déjà appréciée dans Le Poisson belge, qui racontait le coming out difficile d’un vieux monsieur homosexuel, et où s’illustraient Roland Vouilloz et Margot Van Hove.

Ici, c’est le couple qui est sous la loupe de l’autrice et ça déménage. «Le couple, c’est l’eldorado du capitalisme: soit chacune des parties y trouve son compte, soit c’est la guerre», observe Théo. Le couple et les enfants, puisque la fertilité, ou plutôt la stérilité de William, le frère de l’auteur, et sa femme Jeanne, est au cœur des (d)ébats. Sans relâche, la plume cavale entre les affres du cochon d’Inde nommé Bouillon et la colère d’Irène, qui, se croyant réduite par Théo à «une nymphomane du plancton», envoie son mari au tapis.

Ballet allumé

C’est très drôle, décapant, d’autant que la mise en scène d’Olivier Périat multiplie les combats, figures de style et autres chorégraphies. Ce moment, par exemple, où les deux épouses annoncent qu’elles «attaquent l’apéro» et, de fait, miment une scène d’attaque à main armée… Raconté ainsi, on peut soupirer du pléonasme, mais dans le contexte survolté de la pièce, ce trait ravit. Un palme bien sûr, aux comédiennes et comédiens qui tiennent la cadence effrénée de ce ballet allumé. Vive la littérature et sa capacité à nous raconter!

 

NOTES DE MISE EN SCÈNE 

Olivier Périat, juin 2025

Le regard que l’on porte sur l’autre est primordial pour définir une relation.
L’idée que l’on se fait du regard que l’autre porte sur nous influence grandement notre comportement envers cet autre. « L’effet miroir » veut que les personnes que l’on rencontre nous renvoient notre reflet. Cette théorie nous aide à prendre conscience de la personne que l’on est. Ce qui me plaît au théâtre, c’est la possibilité de creuser la complexité des relations humaines ; de mettre à nu les mécanismes que nous avons élaborés pour faire société. Avec cette pièce pleine d’humour, Léonore Confino nous offre un parfait terrain de jeu pour réfléchir sur l’importance de l’image que l’on renvoie de soi ou que l’on imagine renvoyée. Le besoin de se construire à travers le regard de l’autre est primordial et participe à la formation de nos identités. Dans ce texte, les personnages cherchent une définition d’eux-mêmes et croient voir à travers le petit conte philosophique de Théophile un début de réponse. A son corps défendant, l’auteur devient un révélateur pour les autres protagonistes et en interprétant faussement les mots de Théophile, chacune et chacun va dévoiler une partie de sa personnalité.