16 JANVIER – 03 FÉVRIER 2019

de Guy Foissy

Avec Charlotte Filou et Antoine Courvoisier. Mise en scène Françoise Courvoisier
Lumière Rinaldo Del Boca. Photos Anouk Schneider

SYNOPSIS

Louis la Poisse cherche désespérément à rencontrer une femme mais chaque fois qu’il fixe un rendez-vous, par le biais d’un site de rencontre, côté sud Alsmatoff (c’est le nom d’une statue !), une drôle de créature vient perturber ses plans.

Guy Foissy est l’auteur d’une cinquantaine de comédies, qui flirtent joliment avec l’absurde tout en restant très accessibles. La plupart ont été jouées à Paris et dans le monde entier, traduites dans presque toutes les langues. Sauf erreur, il n’a encore jamais été monté en Suisse romande !
Sorti de l’École Serge Martin en 2016, Antoine Courvoisier joue au Théâtre Am Stram Gram et à Vidy dans Les Séparables de Fabrice Melquiot mis en scène par Dominique Catton et Christiane Suter ; au Forum Meyrin et en tournée dans Le Dernier Métro mis en scène par Dorian Rossel. Quant à Charlotte Filou, elle incarne Polly dans L’Opéra de quatre sous de Bertolt Brecht à la Comédie de Genève puis au Théâtre Malakoff à Paris, avant d’entreprendre un master en mise en scène et dramaturgie à l’Université de Nanterre. Dernièrement, elle est lauréate du Festival « C’est déjà demain » (présentation au Théâtre du Loup le 6 avril 2019).

HORAIRES

Mercredi, jeudi, samedi 19h • Vendredi 21h • Dimanche 17h

Relâche lundi & mardi

TENDREMENT LOUFOQUE

Notes de mise en scène, F. Courvoisier, décembre 2018

L’auteur français, Guy Foissy, flirte joliment avec l’absurde et par ses dialogues qui ne craignent pas les non-sens, il rappelle par endroits le merveilleux Roland Dubillard (Les Diablogues, Naïves Hirondelles…).

S’il prend des pistes qu’il abandonne peu après, qu’il ne se soucie ni de psychologie et encore moins de dramaturgie, on sent poindre – et c’est d’autant plus touchant – au travers de certains leitmotivs, quelques notes de gravité, comme des petites blessures secrètes : la solitude, la difficulté de s’exprimer, l’incompréhension entre homme et femme, l’incapacité à jouir, l’enfance meurtrie… Mais tout cela reste très ludique, sans l’ombre d’un pathos. On ne rit pas forcément aux éclats, mais on sourit presque en permanence, intrigués, amusés, attendris…

Le goût du verbe est au centre dans cette pièce qui exige beaucoup des comédiens.
Plus la justesse et la simplicité sont présentes dans le rapport au texte, plus l’effet de décalage et d’absurdité sont surprenants et drôles.

Ces personnages cabossés par la vie sont ordinairement incarnés par des comédiens plus âgés. C’est Antoine Courvoisier qui a souhaité aborder cette partition singulière avec la comédienne Charlotte Filou, et son intuition était bonne ! Leur jeunesse est en effet l’un des atouts du spectacle. Car la difficulté de la rencontre amoureuse est d’autant plus mystérieuse et troublante qu’elle ne s’explique pas par un problème de vieillissement. Je dirais aussi qu’elle se situe à un niveau plus profond. Nous n’avons en aucun cas cherché à vieillir ou à ridiculiser ces personnages – veste à carreaux vieillotte pour l’un et bas de maintien pour l’autre – mais plutôt à les aborder simplement, sans préjugés. Charlotte Filou et Antoine Courvoisier sont déjà d’excellents comédiens et travailler avec eux est un réel bonheur.