18 – 30 JUIN 2024

De Dominique Gay

Avec Françoise Courvoisier, Thomas Diebold, Anne Durand,
Christian Robert-CharrueChristiane Suter et Joséphine Thiocone
Mise en scène, Françoise Courvoisier. Assistanat, Felipe Castro
Lumière Rinaldo Del Boca. Son, Nicolas Le Roy
Photo avant-première © Josselin Amoravain. Photos plateau © Daniel Calderon

 

 

Horaires spéciaux
Du mardi au vendredi 19h • Samedi et dimanche 17h
Relâche lundi

SYNOPSIS

LARIKSON – J’aimerais bien savoir quel métier te semble le plus intéressant ? Pour moi, c’est celui de bouffon : dire tout haut ce que les autres pensent tout bas.

Avec ce conte philosophique pour petits et grands, le comédien et dramaturge Dominique Gay nous propose une histoire dont le héros tragi-comique est un jeune roi, Larikson, confronté au difficile exercice du pouvoir.

Très vite son autorité est mise en danger, notamment par son amour pour « une étrangère », alliance que toute la cour réprouve et à laquelle il ne renoncera pas, malgré les conseils de son premier ministre, Madame Sac de Nœuds.

Lors de promenades philosophiques avec sa bouffonne, il tente de démêler les nœuds qui envahissent son esprit perpétuellement en quête de justice, mais n’évitera pas quelques tremblements dans son royaume…
C’est avec courage que Larikson traversera toutes les épreuves de ce parcours initiatique, certes parsemé d’embûches, mais aussi d’amour et de musique.

Production Les Amis – Le Chariot

 

LA PRESSE 

 

UNE FABLE À PARTAGER ENTRE TOUS·TES

Laure-Elie Hoegen, La Pépinière,
27 juin 2024

Pyjama de la justice aborde, à grands coups de pinceaux, l’impérissable question du pouvoir : qui le représente… ou plutôt : qui le détient vraiment ? Est-ce si facile de maintenir une ligne de conduite, envers et contre tout ? Larikson, le roi, se questionne, dans la petite salle familiale des Amis Musiquethéâtre, du 18 au 30 juin.

La pièce du jeune Dominique Gay se déploie sous nos yeux comme une toile simple à déchiffrer (en apparence !) et à apprécier – pensons par exemple aux grandes toiles sylvestres d’Henri Rousseau, touffues et riches en couleurs, mais si simples dans ce qu’elles représentent. Un petit nombre de personnages gravite autour de ce roi fatigué de l’être : sa bouffone et confidente, sa première Ministre Sac de Noeuds, son doux amour et son général, éminent conseiller.

Le roi est dépassé, il ne sait plus vraiment comment avancer et cherche des appuis. Iels traversent d’ailleurs le plateau comme s’iels étaient des entités : l’amour (la princesse), l’obstacle (Mme Sac de Noeuds), le conseil (le général), l’écoute (la bouffonne), la nostalgie et les joies à venir, présentes et passées (l’accordéon ?) … On décrypte assez rapidement que la pièce n’est pas tournée vers des réflexions pesantes et qu’elle s’attèle davantage à nous apporter un tendre mais sage divertissement pour la fin de journée. D’une durée d’une heure, elle remplit sa mission à merveille et éveille en nous des pensées tout aussi essentielles : Larikson semble avoir perdu le contrôle de son royaume et s’enfonce dans ses pérégrinations. Il est heureusement entouré de sa bouffonne, une figure agile à tout-va, accordéoniste, fleuriste, lanceuse de ricochets hors pair qui le retient d’être absorbé tout cru par ses voraces interrogations. N’est-il pas merveilleux d’être ainsi maintenu la tête hors de l’eau lorsque notre monde intérieur nous pousse parfois à la noyade ? Ah, ces liens qui traversent toute épreuve et qui nous hissent bien loin des catastrophes !

L’entourage du roi ne cesse de nous attendrir : par leur écoute attentive et/ou leurs remarques si pertinentes, iels nous montrent que le pouvoir d’un royaume, qui pourrait tout à fait rappeler le fil rouge de notre vie, se trouve à plusieurs et dans le partage avec d’autres. Ainsi, nous voyons tout à coup qu’acteurices et public, dans leur présence intergénérationnelle, se font écho : cheveux bruns, bouclés et/ou tout blanc, portés en brushing, se retrouvent liés. Que serait-on sans les autres qui ont déjà vécu ce que l’on s’apprête à vivre… ou qui, justement, ne s’en rappellent plus vraiment et le revivront avec les plus jeunes ? Le côté éminemment social et familial de la pièce balaye rapidement le rythme de temps à autre trop lent de celle-ci. Finalement, le roi qui ne quitte que rarement son pyjama, nous invite peut-être à apprécier aussi ce et ceux qui avance(nt) plus lentement à nos côtés.