27 FÉVRIER – 17 MARS 2019

de Martin Crimp

Avec Anne Durand, Marie Ruchat et Christian Robert-Charrue. Mise en scène Claude Vuillemin
Lumière Rinaldo Del Boca. Photos Anouk Schneider

SYNOPSIS

Milly et Franck, un couple de retraités, se sont retirés dans un pavillon à la campagne. Ils ont un fils nommé Michaël, qui a “réussi” et dont ils sont fiers. C’est-à-dire qu’il a de l’argent, une piscine dans son jardin, etc. Lors de sa dernière visite, Michaël a rencontré Marijka, leur jeune fille au pair d’une vingtaine d’années, qu’ils hébergent depuis quelques temps…

Comme souvent dans les pièces de Martin Crimp, ce qui se dit est moins important que ce qui se tait. Le célèbre auteur britannique parvient à tenir les spectateurs en haleine avec un échange de paroles pourtant assez banales et ancrées dans le quotidien. Probablement les Bahamas aborde le thème du harcèlement sexuel avec autant de cruauté que d’humour. Le plus surprenant étant le déni qui entoure l’acte pour les personnes impliquées.

Grâce à une direction d’acteurs pointue, le metteur en scène Claude Vuillemin emmène ses acteurs à un jeu d’une grande subtilité. On se souvient notamment de la pièce Irrésistiblede au Poche Genève…

 

HORAIRES

Mercredi, jeudi, samedi 19h • Vendredi 21h • Dimanche 17h

Relâche lundi & mardi

L’EXTRAORDINAIRE DE L’ORDINAIRE

Notes de mise en scène, C. Vuillemin, janvier 2019

Probablement les Bahamas aborde le thème du harcèlement sexuel avec autant de cruauté que d’humour. Le plus surprenant étant le déni qui entoure l’acte pour les personnes impliquées.

Milly et Franck sont fiers de leur fils qui a “réussi”, comme on dit. C’est-à-dire qu’il a de l’argent, une piscine, etc. C’est pour eux un sujet de conversation inépuisable. Mais comme souvent dans les pièces de Martin Crimp, ce qui se dit est moins important que ce qui se tait.

On rit beaucoup à l’écoute de ce bavardage apparemment anodin. On rit un peu moins lors des révélations troublantes de la jeune fille au pair concernant leur fils… Si le père semble un peu ébranlé par ce témoignage, la mère continuera à défendre son fils coûte que coûte. Une manière de préserver son rêve, peut-être ?

Le regard que Martin Crimp porte sur ses personnages est sans complaisance. Il révèle l’humain dans toutes ses petites lâchetés et son aveuglement face aux réalités qui le dérangent.

Les dialogues de Probablement…puisent dans “l’extraordinaire de l’ordinaire”. Le célèbre auteur britannique parvient à tenir les spectateurs en haleine avec un échange de paroles pourtant banales et ancrées dans le quotidien.

Ce qui est attractif chez Crimp, c’est qu’il lance des pistes sans jamais donner de certitudes. Le mystère plane jusqu’au bout de l’intrigue: il n’y a pas de dénouement et encore moins de solution. Crimp nous abandonne à notre complexité d’être humain et à nos consciences respectives. Son absence de manichéisme fait du bien. Il ne nous explique pas ce qu’il faut penser !