DIMANCHE 23 DÉCEMBRE 2018

Trois suites de Bach pour violoncelle (N°1, 2 et 4) interprétées par Florestan Darbellay

FLORESTAN DARBELLAY

Florestan Darbellay a commencé le violoncelle avec son grand-père, François Courvoisier, avant de rejoindre la classe de Denis Guy, au Conservatoire de Genève. En septembre 2004 il entre dans la classe de Marc Jaermann, à la haute école de musique de Lausanne où il obtient son diplôme d’enseignement avec les félicitations du jury. Par la suite, il suit les cours de Roel Dieltiens, à la « Zürich Hochschule der Kunst », avec lequel il prépare son « Master in art of Music » qu’il obtient en juin 2010. Depuis plusieurs années, il bénéficie des conseils du violoncelliste solo de l’orchestre national de Lyon, Nicolas Hartmann. Au cours de divers Masterclass il travaille avec François Guye, Jeroen Reuling, Marcio Carneiro et Roel Dieltiens. Passionné par la musique de chambre, on a pu l’écouter dans de nombreuses formations allant du duo à l’orchestre de chambre. Il a partagé la scène avec Michèle Courvoisier, Lucas Buclin et Irène Puccia (pianistes), Jean-Baptiste Navarro et Odile Lespérance (violonistes), Nicolas Hartmann (violoncelliste), Vincent Thévenaz (organiste) ou encore le Quatuor Byron. Il a été membre durant plusieurs années du Quatuor Boreas et du Trio Digit Ludi, et fait maintenant partie du comité de l’Orchestre Buissonnier. En 2014 il est co-fondateur de l’ensemble Fecimeo. Depuis plusieurs années, il joue le répertoire baroque et classique sur instrument d’époque, on a pu notamment l’entendre dans les Suites de J.-S. Bach, ou dans le Concerto en Do Majeur de J. Haydn avec l’ « Orchestre Baroque Buissonnier ».
En tant que soliste, il a joué avec divers orchestres de la région genevoise. Parallèlement à sa vie de musicien classique, Florestan s’intéresse aussi beaucoup à la chanson française. En septembre 2012 il rejoint le chanteur romand Tomas Grand avec lequel il se produit dans diverses saisons de concerts ou festivals : Voix de fête à Genève, les Anglofolies à Lausanne, les Francomanias à Bulle, …

LES SIX SUITES POUR VIOLONCEL SEUL

Entre 1717 et 1723, J.S. Bach est au service du Prince Léopold de Anhalt-Cöthen à Brandenbourg. Le Prince Léopold était grand amateur de musique, mais le calvinisme de Cöthen ne permettait pas de musique religieuse autre que les psaumes simples du rite. Pendant cette période, Bach a composé beaucoup de musique instrumentale profane pour le Collegium Musicum, orchestre municipal placé sous sa direction et pour lequel il a composé ses célèbres Concerts Brandebourgeois, ainsi que pour les musiciens de la Cour. À part ses Concerts Brandebourgeois, parmi les autres œuvres de cette période se trouvent : le premier livre du Clavier Bien-tempéré, La Fantaisie Chromatique et Fugue, Les Sonates et Partitas pour Violon Seul et les Six Suites pour Violoncelle seul.

Les Suites pour Violoncelle seul furent composées après les Sonates et Partitas pour Violon et il est intéressant de constater que les Suites ont une écriture relativement simple en comparaison des œuvres pour violon.

Les Suites pour Violoncelle seraient, selon Byslma, une exploration plus approfondie de cette tendance minimaliste, qui explique le relatif manque d’ornementation.

La structure générale de chaque suite est toujours la même : un prélude suivi par une série de mouvements de danse dansl’ordre suivant :

Prélude, Allemande, Courante, Sarabande, Galanterie (paire de Menuets, Bourrées ou Gavottes jouées dans une forme ABA) etGigue. 

Le prélude suit généralement la procédure de « Durchführung » ou « composition en fileuse » si typique de ces œuvres de Bach et utilise diverses figures en gamme et en arpège pour fixer la tonalité et le ton général de la Suite.

L’Allemande au moment de la composition de ces pièces était une danse lente et majestueuse à deux temps. L’Allemande doit êtrejouée avec la pulsation toujours à la blanche. Ces mouvements utilisent également le style « Durchführung », malgré des phrases plus carrées que celles du prélude.

La Courante est appelée « Corrente » dans la première édition de 1825 de Norblin. Une Corrente est une pièce instrumentale rapide en trois temps avec beaucoup de virtuosité à la manière de l’école Baroque Italienne.

La Sarabande est une danse lente à trois temps avec l’accent placé généralement sur le deuxième temps.

La « Galanterie » paire de danses correspond plus à une réalité formelle . La plupart de ces mouvements devrait avoir un tempo assez strict, mais il est d’usage de varier les tempi et les dynamiques dans la deuxième danse de chaque paire.

Dans La gigue les notes de basse en pédale utilisées pour créer un son semblable à la vielle, donne un caractère champêtre à l’ensemble. L’intérêt réside principalement dans ces références à la musique populaire.