JEUDI 22 AVRIL 2021
Carine Barbey (voix) & Lee Maddeford (piano)
Des textes où se côtoient l’amour, l’enfance ou encore les conditions sociales. Voilà les grandes lignes des chansons du poète, parolier et interprète Allain Leprest, digne héritier des grands noms de la chanson française comme Brel ou Ferré.
Accompagnée par Lee Maddeford au piano, la lumineuse comédienne-chanteuse Carine Barbey dévoile des éclairages différents sur le personnage d’Allain Leprest, sur ses textes et sur ses chansons avec une délicatesse saisissante et une poésie vibrante. Les arrangements du talentueux Lee Maddeford emmènent le spectateur dans cet univers de mots et d’humanité.
LE PLUS CONNU DES INCONNUS
Extrait d’un entretien avec Carine Barbey réalisé pour Arc Info, 6 juillet 2018
Carine Barbey, quelle place a ce spectacle dans votre parcours?
A la base, je suis comédienne, mais j’ai eu la chance de croiser des musiciens qui m’ont fait découvrir que je savais chanter. C’est un bon complément au théâtre, vu que je chante des chansons à textes. J’ai besoin d’un message à transmettre, d’une histoire à raconter. je me retrouve dans les mots des autres.
Le message d’Allain Leprest, quel est-il?
Avec ses mots, il parle de vous, il parle de moi, il parle des gens avec tellement d’amour. «C’est pour l’amour, pas pour la gloire qu’on vient vous voir».
Votre première rencontre avec Leprest?
Je ne l’ai jamais rencontré physiquement, c’est mon grand regret. Je l’ai découvert dans un petit bistrot de Lausanne grâce au patron fou de chanson française. Je suis immédiatement tombée amoureuse des textes de Leprest. C’était évident qu’un jour je créerais quelque chose là autour.
Comment mettre en scène un tel héritage? Comment raconter Leprest?
Très simplement. On a choisi les chansons qui nous touchent, autour des grands thèmes récurrents dans son œuvre: l’enfance, l’amour, la solitude et la mort. Mais il y en a tellement d’autres. Ses textes sont tellement beaux, accessibles, sa poésie est donnée à tout le monde.
Pourtant, il n’a jamais acquis la reconnaissance du grand public?
C’est vrai, il disait: «Je suis le chanteur le plus connu des inconnus». Il n’a jamais obtenu le succès de Brassens ou de Ferrat. Mais je suis sûre qu’il va resurgir. C’est important que ses textes continuent d’être chantés.
C’était aussi un chanteur engagé, inconditionnel de la Fête de l’humanité?
Oui, Le poing de mon pote («il est dur comme du caillou mais si pur un poing c’est tout il redevient une menotte, le poing de mon pote»), me donne les larmes aux yeux. Ou encore Tout ce qui est dégueulasse porte un joli nom. Là aussi, il mettait beaucoup d’engagement et d’ironie.
La dernière image que vous gardez de lui?
Comme je ne l’ai jamais rencontré, pour moi, il n’est pas vraiment mort. Au contraire, je pense qu’il va continuer à exister à travers ses chansons. Quelqu’un qui écrit: «Sans t’avouer que je me manque, donne-moi de mes nouvelles», ne peut tomber dans l’oubli.