DIMANCHE 3 NOVEMBRE 2019

Le premier quintette interprété par François Payet-Labonne (violon), Ophélie Kirch-Vadot (deuxième violon)
Frédéric Kirch (alto), Florestan Darbellay (violoncelle) et Nicolas Le Roy (piano)

PREMIER QUINTETTE DE GABRIEL FAURÉ
pour piano et cordes en ré mineur, opus 89

C’est en été 1905 que Gabriel Fauré, lors d’un séjour en Suisse, achève de composer le Premier Quintette. Ce chef d’œuvre assez méconnu était en chantier depuis longtemps. Les premières esquisses datent de 1887. La création a lieu en mars 1906 à Bruxelles par les membres du Quatuor Ysaÿe et Fauré au piano.

Le premier mouvement, molto moderato, fluide et allant, se fonde sur des thèmes contrastés ; le premier est d’une ineffable beauté mélodique ; le second est plus concis et rythmique. Les développements n’ont rien d’abscons, au contraire de ce que l’on peut parfois déplorer dans la musique instrumentale de ses contemporains. Fauré parvient à maintenir la double exigence du mystère et de la clarté.

L’adagio inaugure les musiques fauréennes que l’on a qualifiées de « troisième manière » et que les commentateurs associent souvent à l’idée de musique pure et absolue. Cette musique rêveuse n’opère pas par un charme mélodique évident, comme dans le premier mouvement, mais par la création de climats poétiques à l’environnement harmonique instable. Fauré a compris le danger d’une musique évanescente, et le second thème naïf et joliment dessiné vient proposer un élément de contraste qui structure le mouvement.

Le final : allegro moderato s’ouvre sur un premier thème en carillon. Le second, solidement rythmé, permet une dialectique très dense, mais cette polyphonie serrée reste toujours parfaitement lisible, et le Quintette s’achève dans une joie sereinement lumineuse.

FRANÇOIS PAYET-LABONNE (violon)

Formé par Georges Balbon au Conservatoire de région de Paris, François Payet-Labonne obtient en 1990 les 1ers prix de musique de chambre, formations sonate et quatuor, au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Entré dans la classe de Sylvie Gazeau, il obtient son Premier Prix de violon en 1991 et intègre la classe de violon solo dirigée par Pierre Doukan. Dès l’âge de 16 ans, François Payet-Labonne joue avec de nombreux orchestres en tant que violon solo. Il devient, en 1994, violon solo de l’Orchestre national de Lyon dirigé par Emmanuel Krivine.

Parallèlement, il enseigne et se produit en musique de chambre avec notamment Hortense Cartier-Bresson, Raphaël Chrétien, Eric Crambes, Michel Dalberto, Jean-Michel Dayez, Henri Demarquette, Xavier Gagnepain, Alexis Galpérine, Pascal Godart, Xavier Phillips ou Raphaël Oleg. Ancien membre des Virtuoses de France, il fait partie du Tempo di Tango dirigé par Olivier Manoury. Depuis 2001, il est invité chaque année dans le cadre du Festival des Arcs et de l’Académie des Arcs ainsi qu’au Festival Opus dirigé par Eric Crambes.

Il rejoint l’OSR en 2008, au poste de chef d’attaque des seconds violons. En 2010, il est nommé professeur de violon (métier d’orchestre) à la Haute école de musique de Genève. François Payet-Labonne joue sur un violon de Jean-Baptiste Vuillaume.

 

OPHÉLIE KIRCH-VADOT (second violon)

Née à Annecy, Ophélie commence ses études de violon dans le conservatoire de sa ville natale puis intègre le cycle de perfectionnement au conservatoire régional de Grenoble. Après avoir intégré la classe de Marie-Annick Nicolas à la Haute Ecole de Musique de Genève où elle obtient en 2005 le diplôme de musicien d orchestre, elle rejoint la classe de Gyula Stuller à la Haute Ecole de Musique de Fribourg et obtient en 2008 le diplôme de concert. Appelée par de nombreux orchestres et ensembles de musique de chambre en Suisse et en France, elle poursuit parallèlement sa formation auprès d’Annick Roussin, Alexis Galpérine et Raphaël Oleg.  Elle est membre de l’Orchestre de Chambre de Lausanne depuis 2013.

 

FRÉDÉRIC KIRCH (alto)

Né à Metz, Frédéric Kirch commence ses études musicales au conservatoire de sa ville natale, où il obtient les premiers prix de violon, de trombone et de musique de chambre. Son goût instrumental le dirige alors vers l’alto, et il entre dans la classe de Jean-Philippe Vasseur au CNSM de Lyon.
Sa vie professionnelle débute à l’Orchestre national de Bordeaux, où il est nommé premier soliste. En 1996, il obtient le poste de premier alto solo à l’Orchestre de la Suisse Romande sous la direction d’Armin Jordan. Son activité musicale est diverse. Il se produit comme chambriste dans de nombreux festivals ; ou en soliste, notamment sous la direction de Fabio Luisi et Marek Janowski. Musicien éclectique, Frédéric Kirch a été invité par des ensembles baroques tels que la Chapelle Royale et a fait partie de l’Ensemble Contrechamps.
L’enseignement occupe une place très importante dans sa vie. Il est actuellement professeur à la HEM de Lausanne.
Frédéric Kirch joue un alto de Carlo Antonio Testore, Milan, 1730.

 

FLORESTAN DARBELLAY (violoncelle)

Florestan Darbellay a commencé le violoncelle avec son grand-père, François Courvoisier, avant de rejoindre la classe de Denis Guy, au Conservatoire de Genève. En septembre 2004 il entre dans la classe de Marc Jaermann, à la haute école de musique de Lausanne où il obtient son diplôme d’enseignement avec les félicitations du jury. Par la suite, il suit les cours de Roel Dieltiens, à la « Zürich Hochschule der Kunst », avec lequel il prépare son « Master in art of Music » qu’il obtient en juin 2010. Depuis plusieurs années, il bénéficie des conseils du violoncelliste solo de l’orchestre national de Lyon, Nicolas Hartmann. Au cours de divers Masterclass il travaille avec François Guye, Jeroen Reuling, Marcio Carneiro et Roel Dieltiens. Passionné par la musique de chambre, on a pu l’écouter dans de nombreuses formations allant du duo à l’orchestre de chambre. Il a partagé la scène avec Michèle Courvoisier, Lucas Buclin et Irène Puccia (pianistes), Jean-Baptiste Navarro et Odile Lespérance (violonistes), Nicolas Hartmann (violoncelliste), Vincent Thévenaz (organiste) ou encore le Quatuor Byron. Il a été membre durant plusieurs années du Quatuor Boreas et du Trio Digit Ludi, et fait maintenant partie du comité de l’Orchestre Buissonnier. En 2014 il est co-fondateur de l’ensemble Fecimeo. Depuis plusieurs années, il joue le répertoire baroque et classique sur instrument d’époque, on a pu notamment l’entendre dans les Suites de J.-S. Bach, ou dans le Concerto en Do Majeur de
J. Haydn avec l’ « Orchestre Baroque Buissonnier ».
En tant que soliste, il a joué avec divers orchestres de la région genevoise. Parallèlement à sa vie de musicien classique, Florestan s’intéresse aussi beaucoup à la chanson française. En septembre 2012 il rejoint le chanteur romand Tomas Grand avec lequel il se produit dans diverses saisons de concerts ou festivals : Voix de fête à Genève, les Anglofolies à Lausanne, les Francomanias à Bulle, …

NICOLAS LE ROY (piano)

Nicolas Le Roy commence ses études de piano à Lille avant de rejoindre Genève, où il entre au Conservatoire Supérieur de Musique. Ses études terminées, il se perfectionne avec Pascal Rogé et Jean-François Antonioli. Passionné d’opéra, il collabore à de nombreuses productions en tant que chef de chant, notamment avec le Grand Théâtre de Genève. Il est pianiste officiel de Concours Internationaux tels que le CIEM (Concours International d’Exécution Musicale) ou Tibor Varga. Il se produit régulièrement en sonate avec violon ou violoncelle. En tant que soliste, il a une prédilection pour l’œuvre d’Olivier Messiaen et interprète à plusieurs reprises « Les Regards sur l’Enfant-Jésus ». Il joue également les répertoires à deux pianos, notamment avec le londonien Daniel Adni. Au sein des Hautes Ecoles de Musique (HEM) de Genève et de Lausanne, il accompagne les élèves des classes professionnelles. Polyvalent, Nicolas Le Roy s’investit également dans la création d’espaces sonores pour diverses productions théâtrales.