1er – 15 MARS 2024

Hommage à Michel Berger

Avec Bastien Blanchard (chant, guitare), Antoine Courvoisier (chant, piano), Béatrice Graf (batterie)
Jenny Lorant (chant), Sacha Maffli (chant, guitare), Vanesa Dacuña (choeur)
Mise en scène, Françoise Courvoisier. Lumière, Rinaldo Del Boca. Son, Nicolas Le Roy
©
Daniel Calderon

 

Horaires
Mardi, vendredi 20h • Mercredi, jeudi, samedi 19h • Dimanche 17h
Supplémentaire le lundi 4 mars à 19h
Relâche lundi
Durée : 1h20

SYNOPSIS

En mars 1974, Michel Berger, un peu intimidé, propose à France Gall d’écouter une chanson qu’il a écrite pour lui en pensant à elle. Il égrène alors quelques notes avec des mots sans équivoque : Quand je suis seul et que je peux rêver / Je rêve que je suis dans tes bras / Je rêve que je te fais tout bas / Une déclaration, ma déclaration. Mais le plus grand amour de l’auteur-compositeur-interprète, ce n’est ni Véronique Sanson, ni France Gall, compagne avec laquelle il cumule des « tubes » historiques, mais LA MUSIQUE, seul pansement pour apaiser des blessures de vie mal cicatrisées. Car derrière la star au visage un peu lisse se cache un homme tourmenté, qui puise dans ses fêlures l’énergie qui déborde dans ses chansons.
Mélodiste unique et parolier sous-estimé dont la simplicité touche en plein cœur, Michel Berger n’a pas seulement relancé la carrière de France Gall, mais aussi celles de stars telles que Françoise Hardy (Message personnel) et de Johnny Hallyday
(Le Chanteur abandonné, Quelque chose de Tennessee).

Production Les Amis – Le Chariot

 

LA PRESSE 

12H45, RTS LA PREMIÈRE, 9 mars 2024

9 mars 2024

 

MICHEL BERGER REVIT AUX AMIS
ET LE COEUR DE TOUTES LES GROUPIES BONDIT

Marie-Pierre Genecand, Le Temps,
05 mars 2024

Comédien et pianiste de talent, Antoine Courvoisier ressuscite à Carouge le compositeur aux 400 titres trépidants. Véronique Sanson et France Gall prennent les traits énergiques de Jenny Lorant

Une heure et demie de frissons. Il jouait du piano debout, évocation de la carrière fulgurante de Michel Berger, relève du trip identitaire pour qui a grandi avec les tubes de ce génie populaire. Encore fallait-il que l’hommage mis en scène par Françoise Courvoisier aux Amis, parvienne à rendre l’énergie et la poésie des tubes que le compositeur a généreusement écrits pour Véronique Sanson, Françoise Hardy, France Gall, Daniel Balavoine ou Johnny.

Pari réussi. A la tête d’une bande de quatre musiciens pêchus, Antoine Courvoisier ressuscite le piano endiablé de cette comète qui a filé à 44 ans, mais aussi les zones d’ombre de celui qui a tant perdu.

L’élan nommé Antoine
On a tous quelque chose en nous de Michel Berger. Pas Françoise Courvoisier, en fait, qui, à l’heure où l’on tombait dans les bras musclés de Starmania, écoutait plutôt Brel et Barbara. Ça n’a pas empêché la directrice des Amis de reconnaître le talent, lorsqu’un soir d’après spectacle, Antoine Courvoisier s’est mis au piano et a enchaîné les tubes du musicien français.

C’est là qu’a germé l’idée d’un spectacle qui, à peine annoncé, a affiché complet. Un enthousiasme que partage désormais la metteuse en scène. «En écoutant les chansons de Michel Berger, j’ai été touchée par ses textes minimalistes, mais toujours évocateurs, sensibles et, bien sûr, ses mélodies et ses harmonies qui les habillent avec une formidable efficacité», confie la directrice, qui a donc choisi une formation rock pour restituer le groove du pianiste et a préféré les titres chantés au texte parlé, uniquement présent en guise de transitions. Ainsi, en une soirée on entend pas moins de 30 chansons, pas toutes intégralement, évidemment, et ce flot musical est de fait la meilleure manière de rendre justice à Michel Berger.

Car, plus encore que France Gall, son amour fusion ou Véronique Sanson, son amour passion, voire même Daniel Balavoine, son ami pour la vie, le compositeur a eu un seul et unique objet de vénération: la musique et les chansons. D’ailleurs, Michel Berger, discret sinon secret, avait pour habitude de dire qu’il ne parlait pas de sa vie privée, car ses titres le faisaient pour lui.

La passion Sanson
Les titres, justement. Impossible de citer les 30 occurrences du spectacle, quoiqu’on adorerait, car elles ont toutes leur histoire. A commencer par le combo de Véronique Sanson, Besoin de personne ou Amoureuse, qui ouvre la soirée avec une Jenny Lorant trouvant la nuance délicieusement nasale de son modèle.
Déjà l’émotion, déjà les frissons. Mais c’est évidemment avec les tubes de France Gall qu’on décolle réellement puisque Véronique Sanson a subitement quitté Michel Berger en mars 1972, laissant le musicien en lambeaux. Rappeler aussi que le père de Michel, un grand professeur, était déjà parti sans laisser d’adresse quand le musicien était petit…

France Gall, la fusion
France Gall alors. Celle des débuts, Comment lui dire, Viens, je t’emmène, Musique ou Si maman, si. Et re-frissons dans une salle qui boit les moindres inflexions de Jenny Lorant. Cette fois en blonde, la chanteuse romande qu’on a applaudie dans Mistinguett a plus de coffre que l’égérie, mais elle parvient à trouver l’acidulé de celle qui a immortalisé le titre Monopoly.
Un titre qu’on n’entend pas quand vient le moment ébouriffant de Starmania, comédie musicale de 1979 qui marque un nouveau tournant dans la carrière de Michel Berger. Aux Amis, c’est Sacha Maffli qui éblouit dans le rôle de Johny Rockfort, tenu à la création par Daniel Balavoine. Son interprétation de S.O.S d’un terrien en détresse, tube quasi impossible à chanter à cause de ses aigus de folie, restitue parfaitement le déchirement du personnage. Le Monde est stone est entonné par tous autour du piano-île de Michel Berger, mais c’est bien sûr Quand on arrive en ville qui claque le plus fort aux oreilles du public qui doit faire un effort pour ne pas se lever.

Cette impulsion, on l’a souvent dans la soirée. C’est que la batterie de Béatrice Graf et les guitares de Sacha Maffli et de Bastien Blanchard viennent plus que soutenir le piano déferlant d’Antoine Courvoisier.

Et Johnny aussi
Bastien Blanchard. On n’a pas encore cité ce comédien-musicien, mais il mérite lui aussi une palme. Car le drôle est non seulement hilarant en rocker qui descend sur la ville, mais l’est à nouveau lorsqu’il arrive en Elton John, dans sa combi à chevrons et chapeau de cow-boy. L’occasion de chanter avec France-Jenny un Donner pour donner tout à fait groovy, sachant qu’on a déjà bien remué, avant, sur La Groupie du pianiste chantée par Antoine Courvoisier…

Et puis, en 1984, arrive Johnny. Tout les différenciait, Michel Berger et lui, comme avec le remuant Balavoine d’ailleurs, mais la musique et les blessures les ont rapprochés. Berger a éclairé la part intime du rocker qui venait de tout déchirer, à commencer par lui-même, au Zénith. Aux Amis, Sacha Maffli chante On a tous quelque chose de Tennessee et la salle retient son souffle. Encore une fois.
On l’aura compris, la groupie que je suis a frémi. Mais le spectacle parle plus largement à tous ceux qui aiment quand «ça balance pas mal aux Amis, ça balance aussi».

FRANÇOISE COURVOISIER, LES YEUX DANS LES YEUX

LÉMAN BLEU, Les Yeux dans les yeux, Pascal Décaillet,
04 mars 2024

Lien

 

MICHEL BERGER REVISITÉ SUR LES PLANCHES À GENÈVE

Tribune de Genève, Philippe Muri
22 février 2024

À Carouge, un spectacle musical reprend quantité de tubes du chanteur disparu. Notre sélection de pièces à ne pas manquer.

Quelques notes introductives, un titre emblématique: certains artistes n’ont pas besoin de davantage d’apparat pour qu’on les identifie immédiatement. Michel Berger fait partie du nombre. Du 1er au 15 mars, Les Amis musiquethéâtre rendent hommage à l’auteur-compositeur-interprète disparu à 44 ans en 1992. À l’image d’«Il jouait du piano debout» repris en frontispice du spectacle, 35 morceaux emblématiques ou moins connus entrelardés de textes de liaison succincts racontent l’histoire d’une star discrète, qui disait volontiers: «Je refuse de parler de ma vie privée, tout est dans mes chansons.» 

Pour Françoise Courvoisier qui signe la mise en scène, tout est parti d’un after informel organisé dans une alcôve de la petite salle qu’elle dirige, place du Temple à Carouge. Au piano, le jeune comédien et musicien genevois Antoine Courvoisier (pas de lien de parenté) se met à jouer plusieurs titres de Michel Berger. «J’apprends qu’il l’adore et je remarque à quel point il lui ressemble. Et pas seulement physiquement: grande force de travail, timidité attachante, pudeur dissimulant une immense sensibilité.»

À partir de ce déclic, la patronne des Amis musiquethéâtre dévore les biographies et les interviews de Berger tout en réécoutant ses chansons, elle qui initialement préférait les Stones, Brel ou Barbara. «J’ai été touchée par ses mélodies et par ses textes minimalistes, mais toujours très évocateurs. Peu d’artistes se sont dévoilés à ce point dans leur œuvre.»

Une voix à péter les vitres
Restait à monter un casting composé d’acteurs et d’actrices sachant chanter. Antoine Courvoisier s’imposait en Michel Berger. À ses côtés, on retrouve Jenny Lorant (France Gall, Véronique Sanson), Bastien Blanchard interprétant notamment Elton John, ainsi que Sacha Maffli («une voix à péter les vitres») pour incarner les fantômes de Daniel Balavoine et de Johnny Hallyday. Béatrice Graf à la batterie et Vanesa Dacuña Rodríguez aux chœurs complètent la distribution.

Qu’entend-on? Parmi d’autres, «Message personnel», «Ça balance pas mal à Paris», «La déclaration», «Viens je t’emmène», «Les uns contre les autres», «La groupie du pianiste», «Quelque chose de Tennessee», «Le paradis blanc»… Une heure vingt de bonheur musical.